L’Occident: le Racisme Étouffe Toujours !

Par:Ahmedou THIAM

La métaphysique permet tout, c’est d’ailleurs à cela qu’on la reconnaît.
Elle aura permis aux penseurs suprémacistes d’instaurer dans la mémoire collective la malédiction de la ”race noir”.

Du mythe biblique de Cham jusqu’à récemment, cette conception des noirs comme étant maudits et barbares était consolidée par d’éminents intellectuels tels que Kant, Maurile, Saint Michel, Darwin, David hume, Voltaire et entre autres.
D’ailleurs Ernest Renan dit dans La réforme intellectuelle et morale que : « La colonisation en grand est une nécessité politique tout à fait de premier ordre… La conquête d’un pays de race inférieure par une race supérieure n’a rien de choquant … »

Par ailleurs il faudra préciser que le racisme n’est pas l’apanage des occidentaux, l’esclavage transsaharien est encore frais dans les mémoires.
Le controversé Tidiane Ndiaye évoque d’ailleurs dans son livre le Genocide voilé, la chronologie de cette tragédie.

Cette philosophie ou vision sous-jacente est l’un des mobiles qui ont légitimé toutes les atrocités qu’ont vécues les noirs au cours de l’histoire.

De Jules Ferry à Donald Trump, nous sommes passés d’un débat sur la supériorité raciale à celui d’une supériorité culturelle.

Du personnage mythique de Cham à George Floyde, le noir et son sort ont été objet de débats.

La supériorité d’une race par rapport à une autre a été évincée par les scientifiques au courant de l’histoire. Et pour parler comme Yuval Noah Harari, après 1945 ces considérations ont été frappées d’anathèmes.
Car le racisme a été perçu comme une abomination morale mais aussi comme une faillite scientifique.

Aujourd’hui , il ne prend plus la forme classique que nous connaissons mais se présente sous d’autres angles plus ou moins subtiles; on parle de culturisme.

Par exemple aux USA après la fin de l’esclavage, tous les présidents passés avaient leur manière (de par une politique ségrégationniste) de rappeler aux noirs américains leur état de sous citoyens.
Plus concrètement la politique du Président Nixon avec la fameux slogan la “ Loi et l’Ordre” a donné à la criminalité une dimension raciale.
A cause de cette politique les noirs américains ont subi les pires injustices.
Certains analystes politiques estiment que Donal Trump est dans cette même dynamique car sa politique rappelle celle du Président Regan avec le système d’incarcération de masse ( plus de 2 millions ) qui autorise la violence policière.
La violence policière n’est que le reflet de la culture politique des américains.

D’autres part, le racisme qu’on remarque en occident au-delà des suprémacistes blancs nostalgique d’un passé, a une forte connotation économique.
On assimile la condition sociale à une condition raciale.
Et cela engendre parfois ce que Felwin Sarr appelle une affinité élective ( chez les blancs comme noirs).
Il n’y a plus de solidarité de destin.

Dans bien d’autres cas, pour reprendre encore Yuval Noah Harari, des Afros américains issus d’un bidonville et essayant honnêtement de s’intégrer à la culture hégémonique américaine peuvent se heurter à la discrimination institutionnelle, pour se voir ensuite accuser de ne pas faire assez d’efforts.
James Baldwin en est une belle illustration. Peu connu, il a été un élément incontournable pour la lutte des droits civiques aux USA.
De ce fait, le tollé créé par la mort de George Floyde depuis plus d’une semaine pourrait être primé par une nouvelle organisation de la société américaine ou du moins de sa police.
Quant au vandalisme des statuts dans les zones autres que les USA (par des noirs), de mon humble avis, cela relève d’une frustration hypocrite car on ne peut pas vouloir faire tomber le statut du général De Gaulle à Paris et laisser chez soi un monument de Faidherbe qui plane sur les têtes des citoyens.

Blanc comme noir, il est faux de se dire qu’on peut, simplement de par sa fenêtre, voir le Tout,
Il faut adopter l’art de l’arrangement floral japonais, Ikebana, “La disposition des éléments du bouquet est réglée par une symbolique précise, héritée du rituel bouddhiste visant, au-delà de la recherche d’un certain esthétisme, à la concentration, dans le but de s’unir à ce que les Japonais appellent «le cœur des fleurs».”
Pour ainsi dire comme mon ami Baka Cisse “ ne t’emprisonne pas comme bon nombre de jeune dans un afrocentrisme qui place les noirs au dessus des autres peuples. Je te conseillerais de faire appel à l’universalisme de Senghor mais ne te fie pas totalement à lui ”.

Ahmedou THIAM

Related Articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Stay Connected

0FansJ'aime
3,802SuiveursSuivre
0AbonnésS'abonner
- Advertisement -

Latest Articles