Louange à Allah l’Exalté. Que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur notre Noble Prophète Mouhammad, sur sa famille, ses compagnons et ceux qui le suivent.
En considérant notre devoir légal et notre responsabilité nationale, en tant qu’organisation islamique qui œuvre pour la restauration des valeurs de la religion, nous sommes dans l’obligation de prodiguer des conseils à toutes les composantes de la société sénégalaise : au gouvernement, aux leaders et à la population toute entière. Ceci entre en droite ligne avec le Hadith du Prophète ﷺ selon lequel : [ « La religion, c’est la sincérité. » On demanda : « envers qui ? » Il dit : « envers Allah, son Livre, son Messager, les dirigeants des musulmans ainsi qu’au commun d’entre eux » ].
Premièrement. Nous rappelons au gouvernement sénégalais son devoir de gérer les affaires publiques avec justice, transparence et honnêteté, et de supporter les contradictions, d’où qu’elles viennent, de l’opposition politique, ou d’un simple citoyen, car le débat contradictoire est un pilier fondamental pour la vitalité de la démocratie dans un pays. Le Tout-Puissant a dit : « Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayant-droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité » (sourate 4 ; verset 58). Ainsi, la sécurité prévaudra, le pays gardera sa stabilité, et les intérêts des uns et des autres seront sauvegardés.
Deuxièmement. Nous appelons les partis politiques, en général, et l’opposition, en particulier, à respecter la divergence et les règles du jeu démocratique et l’exercice du droit constitutionnel de lutte politique.
Troisièmement. Sur la base de leur devoir légal et de leur responsabilité nationale, nous exhortons les chefs religieux des différentes confréries, ainsi que les responsables des associations islamiques, à jouer pleinement leur rôle en conseillant le gouvernement et les partis politiques et en guidant le peuple sénégalais vers l’harmonie sociale, le progrès, la prospérité, la sécurité et la stabilité.
Quatrièmement. Les juges, les députés, les hommes des médias et la société civile doivent savoir qu’ils appartiennent à ce peuple ; il leur incombe d’agir pour l’intérêt du peuple et de la nation avant de s’intéresser aux privilèges et avantages personnels ou à des considérations partisanes. Ils doivent s’appliquer à être objectifs, indépendants et professionnels dans l’exercice de leur rôle de pionnier dans la préservation des acquis démocratiques du peuple.
Cinquièmement. Nous appelons le peuple sénégalais, hommes et femmes, toutes génération confondues, à faire preuve de retenue et d’équilibre face à ce qu’ils considèrent comme étant une injustice. Nous les appelons également à faire preuve de responsabilité dans l’exercice de leur droit légitime de lutte politique pour éviter un basculement dans le chaos, quelles qu’en soient les raisons.
Sixièmement. Nous appelons ceux qui sont réputés sages à jouer le rôle de médiateurs entre les parties en conflit pour qu’Allah le Tout-Puissant nous accorde une issue heureuse pour la stabilité et le bien-être de notre cher Sénégal.
La Jama’atou Ibadou Rahmane
Fait à Dakar, le 06 mars 2021 correspondant au 22 Rajab 1442
